Géraldine MUHLMANN, Claire ZALC
La laïcité, de la IIIe à la Ve République
Pouvoirs n°126 - La Ve République - septembre 2008 - p.101-114
La tension entre une acception libérale et une acception combative de la
laïcité est au coeur de l’histoire de la construction de la laïcité en France.
La loi de 1905 correspond à un legs libéral de la IIIe République. Elle
n’est ni le début ni la fin de cette histoire.
La Ve République a hérité de cet héritage complexe. Les grandes crises qui
l’ont secouée ont montré le caractère toujours central, en France, de l’enjeu
scolaire : l’école apparaît comme un espace à protéger de la présence religieuse,
quitte à mettre en cause, là, la liberté d’expression d’opinions religieuses
reconnue dans le reste de l’espace social.
Par ailleurs, la vision libérale de la laïcité est contestée aujourd’hui, sans
conséquences juridiques cependant, par certains discours du chef de l’État :
le président Nicolas Sarkozy invite l’État à rompre avec le « désintérêt »
pour les croyances, pourtant inhérent à la « neutralité » toute libérale que
suppose la loi de 1905.