Claudie et Jacques BROYELLE, Alain GEISMAR, Hélène MARCHISIO, Pierre-Jean REMY, Alain ROUX
Enquête : la Chine dans nos têtes
Pouvoirs n°03 - Qui gouverne la Chine ? - novembre 1977 - p.7-28
L’engouement pour la Chine est, depuis une douzaine d’années, un fait de société en Occident. D’autres pays, dans le passé, ont bénéficié d’un même enthousiasme : l’attrait pour les idées d’Amérique a longtemps rivalisé avec l’anglomanie, puis l’intelligentsia européenne a été largement fascinée par l’expérience soviétique. On aurait pu ensuite parler de sinomanie.
Mais si la Chine est à la mode, la portée du phénomène dépasse ses manifestations parfois futiles et agaçantes. Il a aussi des prolongements politiques, il influence des comportements, il peut inspirer des projets ou alimenter une flamme révolutionnaire. Qu’est-ce que nos contemporains ont pensé trouver dans la Chine maoïste ? Comment son image s’est-elle formée, comment a-t-elle évolué à travers les péripéties de la vie politique chinoise ces dernières années ? Que peut-on attendre apprendre de la Chine ?
Après l’incantation, l’anathème. L’antimaoïste tendait à être une exception ; le pro-Chinois est en passe de devenir un marginal. Cette inversion aussi mérite d’être éclaircie.
Nous avons posé cinq questions à Claudie et Jacques BROYELLE, Alain GEISMAR, Hélène MARCHISIO, Pierre-Jean REMY et Alain ROUX, qui, par leurs expériences et leur situation, nous ont parus représentatifs de diverses attitudes possibles à l’égard de la Chine. Ils donnent ci-après, à titre personnel, leurs réponses.