Michel BERGÈS
Peut-on sortir de la corruption ?
Pouvoirs n°31 - La corruption - novembre 1984 - p.65-76
La scène politico-administrative marseillaise est un terrain privilégié pour analyser, dans un Etat développé, les pratiques de clientélisme et de corruption politiques. La municipalité Ribot-Sabiani (1931-1935) représente une étude de cas exemplaire en la matière. Mais ces formes de corruption municipale débordent la période des années 30 et sont toujours contemporaines malgré la mise en place de systèmes de contrôle liés au processus de bureaucratisation et d’étatisation des institutions locales. Comment expliquer cette continuité ? Par l’inachèvement en France de ce processus de centralisation ? Ou bien par le développement d’un mode de domination « néo-patrimonial » inhérent à toute institution de pouvoir, à l’intérieur comme à l’extérieur des Etats ?