Alain BAUER
Les secrets maçonniques
Pouvoirs n°97 - Transparence et secret - avril 2001 - p.91-97
Les maçons prêtent serment en promettant d’observer strictement le « secret
maçonnique », pourtant absent du texte fondateur, les « Constitutions
d’Anderson » de 1723.
D’une sorte de mot de passe, de diplôme oral pour les anciennes confréries
de métier le secret est devenu, pour la maçonnerie spéculative du XVIIIe, un
ensemble de symboles et de rituels – souvent décrits, voire publiés. Discipline
visant à déterminer les qualités du postulant, règle assurant discrétion et solidarité
(parfois dévoyée), il crée aussi une mise en condition, par une certaine
théâtralité, au moment de la demande puis lors de l’initiation.
Ainsi, le secret maçonnique est un concept multiple, évolutif, difficile à cerner,
et souvent incompris par ceux-là mêmes qui en défendent le principe.
Mais il est librement accepté par des hommes et des femmes qui savent que
leur obligation est d’abord un contrat avec eux-mêmes.