Florence BURGAT
La mouvance animalière. Des « petites dames de la protection animale » à la constitution d’un mouvement qui dérange
Pouvoirs n°131 - Les animaux - novembre 2009 - p.73-84
Depuis la création de sa première institution au milieu du xixe siècle en France
(la Société protectrice des animaux), le mouvement de la protection animale
a considérablement évolué. Face à l’emprise croissante sur le monde animal
et l’extension des domaines où les animaux sont utilisés à des fins qui nécessitent
presque toujours souffrance et mise à mort (élevage industriel, pêche,
expérimentation), il s’est spécialisé et structuré ; ses préoccupations se sont
élargies, notamment aux animaux sauvages (chasse). Il s’est aussi radicalisé
dans ses revendications sous l’influence d’une réflexion théorique sur le droit
de vie et de mort sur les animaux. Deux courants cohabitent aujourd’hui
dans ce mouvement : l’un réformiste, qui souhaite limiter la souffrance des
animaux au cours de leur utilisation, l’autre abolitionniste, qui met en cause
le principe même de cette utilisation.