Michel JOBERT
Fiscalité et progrès : supprimer l’impôt sur le revenu
Pouvoirs n°23 - L'impôt - novembre 1982 - p103-112
L’impôt sur le revenu est un reliquat des tentatives êgalita- ristes du début du siècle et non le moyen adéquat d’une nécessaire redistribution des richesses entre les citoyens.
Compliqué et tenant une place réduite (10%) dans l’ensemble des prélèvements obligatoires, I’IRPP ne peut être l’impôt de la justice fiscale.
Rendant inévitable la dialectique «fraudes-contrôles », il n’est pas l’impôt de la démocratie et de la responsabilité des citoyens. Décourageant l’initiative et contribuant à l’inflation, il n’est plus adapté aux besoins des sociétés postindustrielles.
Une fiscalité de liberté suppose la suppression de l’impôt sur le revenu, afin que le citoyen puisse disposer de tout son revenu et choisisse librement, soit de consommer, soit de constituer un capital. Dans le premier cas, il est taxé sur les dépenses, dans le deuxième, le capital qu’il constitue est imposé au moment des successions, dans le cadre d’une fiscalité renouvelée, moralement juste et économiquement efficiente.