Geneviève BIBES

Le système de partis

Pouvoirs n°18 - Italie - septembre 1981 - p.71-86

La crise qui frappe les partis politiques italiens les atteint dans leur double fonction de structures de participation et d’intégration et d’organismes de décision. Les résultats des dernières consultations électorales accroissement du vote flottant et de l’abstention, succès de partis a-typiques comme le parti radical ou les partis régionaux témoignent des difficultés rencontrées par les partis dans leurs rapports avec leurs électeurs. La configuration spécifique du système partisan en Italie, marqué à la fois par la domination de deux formations, la démocratie chrétienne et le parti communiste recueillant près des deux tiers des suffrages, et par un pluralisme très prononcé, permettant à onze formations d’être représentées au Parlement, rend par ailleurs extrêmement ardue et précaire la constitution d’alliances gouvernementales. Après le centrisme (1947-1962) et le centre-gauche (1962-1976), l’unité nationale établie en 1976 s’est à son tour effondrée en 1979. Depuis avril 1980, la « gouvernabilité » du pays repose sur un nouvel accord démocrates chrétiens – socialistes. Mais l’ambiguïté des intentions des deux partenaires et les incertitudes aussi bien de la politique communiste que des prochains résultats électoraux ne permettent pas de dire s’il s’agit d’une nouvelle édition du centre-gauche ou d’une étape vers une solution imprévisible.

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