Géraldine MUHLMANN

Le gros mot de contre-pouvoir

Pouvoirs n°119 - La démocratie sous contrôle médiatique - novembre 2006 - p.55-70

La nécessaire critique de la « connivence » des journalistes avec le pouvoir
politique renvoie à l’exigence d’un véritable contre-pouvoir journalistique.
Cette exigence, pourtant, semble avoir du mal à être formulée clairement
en France. D’une part, il y a une difficulté historique à penser la liberté
d’expression, dans ce pays, dans une extériorité absolue par rapport au
pouvoir politique, y compris législatif. D’autre part, la France n’a pas
« achevé » la révolution du « reportage » qui s’est jouée au XIXe siècle : la
figure du reporter, figure clé du contre-pouvoir, n’est pas au coeur de la pratique
journalistique en France comme elle l’est dans les démocraties anglosaxonnes.

To top