Jean-Pierre DIGARD
Raisons et déraisons des revendications animalitaires. Essai de lecture anthropologique et politique
Pouvoirs n°131 - Les animaux - novembre 2009 - p.97-111
Trois types de rapports aux animaux caractérisent aujourd’hui la société occidentale
: 1. des relations effectives d’élevage et d’utilisation d’« animaux de
rente », qui sont le fait de professionnels (agriculteurs, éleveurs, etc.) devenus
minoritaires dans la société française ; 2. des relations effectives, à dominante
affective, avec des « animaux de compagnie », fait d’amateurs, majoritaires ;
3. des relations fictives, imaginées et conçues comme un idéal à atteindre
par des militants « animalitaires » ultraminoritaires mais hyperactifs, qui
se présentent indûment comme les porte-parole d’une majorité silencieuse,
réussissant ainsi à abuser certains établissements publics, médias et décideurs.
En réalité, il n’existe aucune raison objective de céder aux pressions animalitaires,
qui reposent sur une imposture intellectuelle consistant pour l’essentiel
à donner des apparences scientifiques à des choix purement éthiques.