François VERGNIOLLE DE CHANTAL
Donald Trump aux prises avec le Congrès : un leadership en trompe-l’oeil
Pouvoirs n°172 - janvier 2020 - Trump - p.111-123
Faut-il voir dans la présidence Trump un renouveau de la «présidence impériale », dénoncée en son temps par Arthur Schlesinger ? Les postures de Donald Trump inciteraient à y voir une forme d’autoritarisme, mais cette présidence est au contraire le symptôme d’un système politique polarisé, déchiré par des clivages partisans, où l’exécutif est bien souvent bloqué dans ses entreprises. Si sous Barack Obama se sont aussi illustrées les limites du pouvoir présidentiel dans un contexte partisan polarisé, sous Donald Trump se révèle ce qui se passe quand la présidence est elle-même polarisée: elle n’est plus que l’ombre de la présidence héritée du New Deal. Dès lors, la capacité plébiscitaire du locataire de la Maison-Blanche semble se limiter à la mobilisation d’une base électorale étroite par le biais des réseaux sociaux et à la multiplication des fiats administratifs.