Introduction

Consensus ? Qui il y a dix ans, il y a cinq ans, usait de ce terme ? Aujourd’hui il rejoint dans le langage d’aucuns diront dans le jargon d’autres expressions à la fortune tout aussi soudaine et éclatante : mutation, discours, lecture… Leur succès est tel qu’on en vient à se demander comment on avait pu s’en passer.

Ici pourtant il serait hâtif de penser qu’il s’agit seulement d’une mode née avec les années 70. Peut-être essaie-t-on surtout d’expliciter à travers le consensus une dimension de la vie politique et sociale jusqu’à maintenant sous-estimée. Il faut alors se demander pourquoi elle s’est ainsi tout à coup imposée à la conscience ? A moins que la notion n’ambitionne une impossible synthèse entre des éléments contradictoires. A ce titre ne serait-elle pas l’instrument d’une mystification ?

La diversité des positions présentées dans ce numéro première esquisse d’une recherche et d’un bilan qu’il faudra demain reprendre montrera aussi que le débat n’est pas purement verbal et soulignera ses implications concrètes à l’égard des institutions et du pouvoir.