Robert SCHMELCK
Où en est la « politique criminelle » ?
Pouvoirs n°16 - La justice - janvier 1981 - p.79-88
Dans le monde moderne la réaction contre le crime doit s’inscrire non seulement dans le cadre traditionnel de la justice pénale mais dans celui, plus large, de la prévention. La « politique criminelle » est à la recherche de « stratégies » nouvelles dans ces deux domaines. Les solutions ne sont pas évidentes du fait de l’augmentation et des transformations de la criminalité, du décalage entre la loi et la réalité sociale, de l’inadaptation des systèmes répressifs (police, justice, prisons), des lacunes de la prévention.
Partagés entre le souci de l’efficacité et l’éthique de la démocratie, les choix de la politique criminelle ne sont pas toujours clairs et la confiance des citoyens à l’égard de l’Etat en est ébranlée. Les pouvoirs publics ont pris conscience du problème. Aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis des orientations se manifestent à l’heure actuelle tendant, d’une part, à donner une plus grande efficacité à la justice pénale, notamment en revalorisant la notion de peine, et, d’autre part, à intégrer la politique de prévention de la violence et du crime dans la politique générale de l’Etat.