Jean-Louis QUERMONNE
La présidence de la République et le système de partis
Pouvoirs n°41 - Le Président - mai 1987 - p.93-113
Les rapports de la Présidence de la République et du système départis ont revêtu différentes formes, sous la Ve République, selon les époques et selon les présidents. Tantôt marqués par la séparation rigide du pouvoir présidentiel et du pouvoir partisan, tantôt caractérisés par la confusion des rôles entre la magistrature suprême et le leadership du parti dominant, ils ont toujours exprimé, jusqu’à la « cohabitation », la prépondérance du chef de l’Etat. Toutefois, la majorité parlementaire est apparue selon les cas comme une ressource ou comme une faiblesse du Président ; elle lui fait obstacle dès lors que celui-ci ne sort pas de ses rangs. Et, dans cette hypothèse, la survivance du pouvoir présidentiel ne peut plus trouver son explication dans le système de partis. En régime de « cohabitation », en particulier à moins de le percevoir sous les traits d’un contre-pouvoir, il ne peut se fonder que sur l’exercice du pouvoir d’Etat. Ce qui implique, pour incarner celui-ci, que l’homme politique en charge de l’Elysée soit un véritable homme d’Etat.