16 avril-13 mai 2009. Élections législatives. 714 millions d’Indiens sont appelés à voter lors d’un scrutin selon le système uninominal majoritaire à un seul tour, pour la Lok Sabha (Assemblée nationale) se déroulant en cinq étapes (16, 23, 30 avril, 7 et 13 mai) pour désigner 543 députés.
Manmohan Singh est candidat à sa propre succession.
À la surprise générale, le Parti du Congrès (centre gauche, laïc) de Sonia Gandhi l’emporte largement. À lui seul, il obtient 206 sièges sur les 543 de l’Assemblée, son meilleur résultat depuis 1991. Avec ses alliés au sein de l’Alliance unie et progressiste, il ne lui faut que 10 députés pour atteindre la majorité de 272 sièges. Le Congrès renforce ainsi sa position notamment vis-à-vis de son principal allié, le Parti communiste indien (cpi-m), au sein de la coalition gouvernementale qu’il animait depuis 2004, date de son retour au pouvoir après une longue éclipse. L’Alliance nationale et démocrate animée par le Parti du peuple indien (bjp), droite, qui avait dirigé le pays de 1998 à 2004, n’obtient que 158 sièges, et les communistes au sein du Troisième Front qui avaient abandonné le Congrès en juillet 2008 connaissent un grave revers avec 67 élus.
L’United Progressive Alliance obtient 262 (+45) des 543 élus (incluant le Congrès national indien, 206, l’All India Trinamool Congress, 19, le Dravida Munnetra Kazhagam, 18, et le Nationalist Congress Party, 9). Elle devance le National Democratic Alliance avec 156 (-28) élus (incluant le Bharatiya Janata Party, 116, le Janata Dal [United], 20, Shiv Sena, 11, le Rashtriya Lok dal, 5, et le Shiromani Akali Dal, 4), le Third Front, 70 élus (régionaux et gauche, incluant le Bahujan Samaj Party, 21, le Communist Party of India [Marxist], 16, le Biju Banata Dal, 14, l’All India Anna Dravida Munnetra Kazhagam, 9, le Telugu Desam Party, 6, le Communist Party of India, 4) et le Fourth Front, 27 élus (partis régionaux dont Samajwadi Party, 23, Rashtriya Janata Dal, 4). 30 sièges vont à d’autres formations.
Dans l’Uttar Pradesh, le Parti Bahujan Samaj (bsp) de Mayawati Kumari, « intouchable », présidente du Bahujan Samaj Party (Parti de la Société Dalit), 53 ans, ancienne institutrice, défenseur de la cause dalit (intouchables), ancien Premier ministre de l’Uttar Pradesh, progresse mais ne réussit pas à essaimer hors de cet État.
Le 18 mai, le Premier ministre Manmohan Singh, 76 ans, au pouvoir depuis le 22 mai 2004, propose sa démission et est renommé le 20 mai. Le 22 mai, il entre en fonctions avec une partie de son cabinet. Le 23 mai, S.M. Krishna, 77 ans, devient ministre des Affaires étrangères, succédant à Pranab Mukherjee, 74 ans, qui passe aux Finances, tandis que les ministres de la Défense, A.K. Antony, 69 ans, et le ministre de l’Intérieur, Palaniappan Chidambaram, 64 ans, sont confirmés. Le Premier ministre ne confie pas moins de dix ministères sur 79 aux dalits.
Manmohan Singh, 76 ans, pourrait bientôt démissionner et laisser le pouvoir à Rahul Gandhi, 39 ans, fils de Rajiv Gandhi, petit-fils d’Indira Gandhi et arrière-petit-fils de Jawaharlal Nehru. Pourtant Rahul Gandhi n’entre pas dans le gouvernement, souhaitant réorganiser son parti.
C’est une intouchable, Meira Kumar, 64 ans, qui est élue à la présidence de la Lok Sabha. C’est un événement.
16 janvier 2009. Sikhs. Le Shiromani Gurudwara Prabandhak Committee (sgpc), qui couvre toutes les institutions religieuses sikhes du Pendjab, dit « le Parlement sikh », dépose devant la Haute Cour du Pendjab et de l’Haryana un texte définissant ce qu’est un sikh. Tous ceux dont les cheveux et poils sont complètement ou partiellement rasés sont des patit, des apostats, quand bien même ils respectent toutes les autres prescriptions de la religion. Ainsi plus de 70 % de sikhs seraient des apostats. Ce texte est intervenu lorsque quelques étudiants d’Amritsar se sont vu refuser leur admission au titre des « quotas sikhs » dans un établissement d’enseignement dirigé par le sgpc au motif qu’ils n’étaient pas sikhs puisqu’ils s’étaient coupé les cheveux. Les étudiants déclarèrent qu’ils étaient des sikhs sahaj-dhari, sikhs aux cheveux courts. La Cour devant laquelle ils avaient formulé un recours a alors demandé une définition au sgpc suscitant un vif débat au sein de la communauté.
19 juillet 2007. Élection présidentielle.
Pour la première fois, l’Inde a élu une
femme au poste de chef de l’État. Pratibha
Devisingh Patil, 73 ans, avocate,
membre de l’assemblée du Maharashtra
et ministre de cet État, puis sénatrice à
partir de 1985 avant d’être élue députée,
gouverneure du Rajasthan depuis 2004,
personnage très controversé, membre
de l’Alliance progressiste unie dominée
par le Congrès, est élue présidente de la
République par les parlements fédéral
et d’États. Elle obtient 2 931 voix d’une
valeur de 638 116 (65,8%) contre 1 449
voix d’une valeur de 331 306 (34,2%) à
Bhairon Singh Shekhawwat, vice-président
sortant soutenu par l’Alliance
démocratique (opposition), se présentant
comme candidat indépendant. Elle
est accusée d’avoir protégé son frère
soupçonné de meurtre et son mari mêlé
à un scandale autour d’un suicide.
Elle prend ses fonctions, qui sont
essentiellement honorifiques, le
25 juillet.
24 septembre 2007. Parti du Congrès.
La dynastie Gandhi est toujours présente
dans la politique indienne. Fils
de Rajiv Gandhi et de Sonia Gandhi,
petit-fi ls d’Indira Gandhi, arrière-petitfi
ls de Jawaharlal Nehru, Rahul Gandhi,
37 ans, devient secrétaire général du
Parti du Congrès dont la présidence
est assurée par sa propre mère. La désignation
a surpris car on attendait plutôt
sa soeur Priyanka.