1er octobre 2008. Réhabilitation. Réhabilitera-t-on Louis XVI en France ? La Cour suprême de Russie réhabilite Nicolas II, dernier tsar de Russie du 1er novembre 1894 au 15 mars 1917, et sa famille en tant que victimes de la répression bolchevik, suite à une plainte déposée en 2005 par l’avocat de la grande-duchesse Maria Vladimirovna qui affirme être l’héritière du dernier tsar. Nicolas II, son épouse et leurs cinq enfants avaient été exécutés le 17 juillet 1918 par la Tcheka à Iekaterinenbourg. Le présidium de la Cour suprême a « reconnu l’exécution comme étant infondée et a décidé de réhabiliter Nikolaïev Alexandrovitch Romanov, Alexandra Fiodorovna Romanova, Olga Nikolaïevna Romanova, Tatiana Nikolaïevna Romanova, Maria Nikolaïevna Romanova, Anastasia Nikolaïevna Romanova et Alexeï Nikolaïevitch Romanov ». Cette décision réforme l’arrêt rendu par un jury de la Cour suprême le 8 novembre 2007 qui considérait que la famille impériale ne remplissait pas les conditions pour une réhabilitation.
7 et 8 mai 2008. Premier ministre. Dmitri Medvedev prête serment comme président et propose son prédécesseur Vladimir Poutine comme Premier ministre, ce qu’accepte la Douma le 8 mai par 392 voix contre 56. Le 12 mai, il annonce la composition de son gouvernement sans changement dans les postes essentiels.
Auparavant, Vladimir Poutine est devenu le numéro un du parti Russie unie le 15 avril lors du congrès du parti, ce qu’a contesté le Parti communiste.
Le Premier ministre Vladimir Poutine désigne un cabinet formé de ses proches le 12 mai avec 7 vice-Premiers ministres. Sergueï Sobianine qui était chef de l’administration du Kremlin, devient chef de cabinet. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et celui de la Défense, Anatoli Serdioukov, conservent leur portefeuille comme Alexeï Koudrine, ministre des Finances.
De son côté, le nouveau président de la République conserve, au Kremlin, les responsables de son appareil gouvernemental.
2 juin 2008. Liberté de la presse. Le président Medvedev adresse une note au Parlement demandant de renoncer à une proposition de loi permettant de fermer des organes de presse accusés de diffamation.
27 juin 2008. Gazprom. Le vice-Premier ministre Viktor Zoubkov est élu président du conseil d’administration de Gazprom, premier producteur mondial de gaz. C’est un très proche de Vladimir Poutine. Il succède à Dmitri Medvedev devenu président de la République.
2 mars 2008. Élection présidentielle. La
quatrième élection présidentielle depuis
la chute du communisme en 1991 a été
quelque peu biaisée. Le candidat élu
devient le troisième président après
Boris Eltsine et Vladimir Poutine.
La Commission électorale rejette le
23 décembre, dernier jour de dépôt des
« précandidatures », sept dossiers. Six
noms seulement ont été retenus dans
une première étape. Trois candidats
dont le parti est représenté à la Douma :
Dmitri Medvedev, 42 ans, vice-Premier
ministre, patron de Gazprom, ancien
chef de l’administration du Kremlin
qui propose de désigner Vladimir Poutine
comme Premier ministre, soutenu
par Russie unie ; Guennadi Ziouganov,
leader du parti communiste, et Vladimir
Jirinovski,
ultranationaliste du
ldpr. Russie juste soutient Dmitri
Medvedev.
Concernant les candidats non représentés
à la Douma, ils doivent dans un
premier temps rassembler un « groupe
d’initiative » de 500 personnes avant
le 13 décembre et présenter une liste
de 2 millions de signatures de soutien
avant le 16 janvier, ce qui sera plus
difficile. Les trois présélectionnés
sont : Mikhaïl Kassianov, 49 ans, Union
démocratique populaire, ancien Premier
ministre de 2000 à 2004, proche
des oligarques ; Boris Nemtsov, Union
des Forces de droite (SPS) ; Andreï Bogdanov,
démocrate indépendant, Parti
démocratique.
Constatant qu’il est impossible pour
son mouvement de réunir ses partisans,
les propriétaires de salles refusant
toute location, Garry Kasparov,
Coalition d’opposition l’Autre Russie,
ancien champion d’échecs, né d’un père
juif et d’une mère arménienne à Bakou,
renonce à se présenter.
Boris Nemtsov renonce le 26 décembre.
Le 22 janvier, le parquet annonce une
enquête concernant Mikhaïl Kassianov
compromettant ses chances de participer
au scrutin. Le 27 janvier, la commission
électorale invalide sa candidature.
Le 14 février, Vladimir Poutine se dit
prêt à rester Premier ministre pendant
toute la durée du mandat présidentiel.
L’OSCE qui souhaitait envoyer une
première équipe technique le 6 février,
malgré les désaccords avec les autorités
russes, y renonce.
Dmitri Medvedev est élu dès le premier
tour avec 70,23 % des voix, devançant
très largement le communiste Guennadi
Ziouganov (17,75 %), l’ultranationaliste
Vladimir Jirinovski (9,36 %) et le chef
du parti démocratique Andreï Bogdanov
(1,29 %). La participation a été
de 63,78 %, soit légèrement inférieure à
celle du 14 mars 2004 (-0,61 %). Dmitri
Medvedev entrera en fonction le 7 mai.
1er octobre 2007. Président de la République.
Premier ministre. Le président
Poutine indique qu’il pourrait devenir
Premier ministre, ne pouvant briguer
un troisième mandat.
2 décembre 2007. Élections législatives.
107,2 millions de Russes de plus
de 18 ans étaient appelés aux urnes pour
choisir leurs députés parmi les 6 000
candidats des 11 formations politiques
qui les présentaient, tous n’étant pas
traités équitablement.
La Commission européenne souhaite
que la Russie invite l’osce à observer
les élections. Moscou accepte mais veut
limiter le nombre des observateurs.
L’osce, dans ces conditions, renonce,
en raison des « retards et restrictions
». Le président Poutine critique
l’osce accusant l’organisation d’agir
sur recommandation du Département
d’État américain.
Les pressions contre l’opposition
se multiplient. Le journal d’opposition
Novaïa Gazeta doit fermer sa rédaction
de Samara.
Les règles du jeu ont été modifiées.
Tous les candidats doivent appartenir
à un parti. Le seuil pour obtenir des
élus passe de 5 à 7 %. La critique des
concurrents est interdite… Le vote
contre tous les candidats n’est plus
possible. La double nationalité empêche
l’éligibilité.
La Douma est élue à la représentation
proportionnelle. Pour pouvoir participer,
un parti doit avoir des représentations
dans 45 des 89 régions.
Des élections aux doumas locales
ont lieu dans les républiques de Bouriatie,
Ossétie-du-Nord-Alanie et
d’Oudmourtie, dans les oblasts de Penza,
Saratov et Smolensk et dans le kraï du
Kamchatka.
Un référendum a lieu en Tchétchénie
pour étendre la durée du mandat présidentiel
de 5 à 7 ans, et pour modifier
la Constitution en ajoutant la langue
tchétchène comme langue officielle avec
le russe et pour passer à un système de
chambre unique avec 41 députés.
Le 21 novembre, le président Poutine
compare ses adversaires politiques à
des « chacals » financés par l’étranger.
Il accuse les Occidentaux de s’ingérer
dans la vie politique russe. De nombreux
manifestants sont arrêtés le 24
et le 25 novembre à Moscou et Saint-
Pétersbourg dont Garry Kasparov,
condamné à 5 jours de prison.
11 listes ont été enregistrées. La coalition
l’Autre Russie de Garry Kasparov,
n’a pu être enregistrée. Elle appelle à
rendre le bulletin invalide en le déchirant.
Quatre partis réussissent à franchir la
barre des 7 %. Russie unie, créée avec
le soutien du président Poutine et dirigée
par Boris Gryzlov, président de la
Douma, arrive très largement en tête
avec 64,1 % des suffrages et 315 sièges
sur 450, ce qui est interprété comme
un véritable plébiscite en faveur de
Vladimir Poutine, devançant le Parti
communiste de Guennadi Ziouganov,
héritier du PCUS, avec 11,6 % et 57 élus,
les ultranationalistes xénophobes et
antisémites du LPDR (Parti libéraldémocrate)
de Vladimir Jirinovski avec
8,2 % et 40 sièges, et Russie juste du
président du Sénat Sergueï Mironov,
centre gauche, pro-Poutine, né de la
fusion de Rodina, du Parti des retraités
et du Parti de la vie avec 7,8 %. Le
Parti agrarien, centre-droit, de Vladimir
Plotnikov a recueilli 2,3 % et Iabloko,
opposition social-démocrate de Gregori
Iavlinski, ancien collaborateur de Mikhaïl
Gorbatchev, réformateur, 1,6 %. La
participation a été de 63 % (+8).
Comme l’Iran et le Kazkhstan…, la
France, par un coup de téléphone du
président Sarkozy, félicite Vladimir
Poutine. L’Allemagne est moins tolérante
et considère que « ce n’étaient pas
des élections libres, équitables et démocratiques
».
25 octobre 2007. Oligarques. CEDH.
La Russie est condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour
les violations des droits au cours de la
détention provisoire de Platon Lebedev,
associé de Mikhaïl Khodorkovski. Ce
dernier a été condamné en 2005 à 8 ans
de prison et il purge sa peine à Tchita,
à la frontière chinoise. Ayant purgé la
moitié de sa peine, il pourrait être libéré
par anticipation. Mais il a reçu un blâme
pour ne pas avoir mis ses mains derrière
le dos pendant la promenade dans la
cour de prison…
L’oligarque Mikhaïl Goutseriev,
ancien PDG du groupe pétrolier Roussneft,
31e fortune russe demande l’asile
politique au Royaume-Uni.
21 novembre 2007. Opposition. À Serpoukhine,
le 22 novembre, Iouri Tchervotchkine,
militant de l’Autre Russie de
Garry Kasparov, est frappé à coups de
barre de fer par des inconnus et meurt
après trois semaines de coma.
5 et 26 juillet 2007. Tchétchénie. La
Russie est condamnée par la CEDH pour
sa responsabilité dans la « disparition
forcée » de l’ancien président du Parlement
indépendantiste tchétchène,
Rouslan Alikhadjiev, indépendantiste
modéré, enlevé en mai 2000 et qui serait
mort le 31 août dans la prison de Lefortovo
du FSB (ex-KGB). Sa mère reçoit
40 000 euros pour dommage moral et
4 636 euros pour frais et dépens.
Deux autres arrêts interviennent le
26 juillet condamnant la Russie dans la
mort de onze civils tchétchènes tués par
des soldats russes le 5 février 2002. La
Cour considère que les procureurs russes
ont implicitement reconnu ce massacre en
ne se présentant pas au cours du procès
des soldats incriminés. La Russie devra
payer 143 000 euros d’indemnisation.
6 juillet 2007. « Extrémisme ». Les
députés adoptent des dispositions durcissant
les poursuites pour crimes et
délits commis pour « extrémisme ». On
pourrait se réjouir d’un tel texte mais
la notion d’extrémisme est très fl oue.
Elle vise notamment la « diffamation
envers un représentant de l’État ». Ont
été ajoutés les crimes et délits commis
« pour motifs de haine politique et
idéo logique ». Les forces de sécurité
pourront écouter les conversations téléphoniques
des personnes soupçonnées
d’infractions. Les médias n’auront plus
le droit de diffuser des informations
sur les organisations reconnues comme
« extrémistes ». L’opposition critique ce
texte qui pourrait être utilisé contre elle.
12 septembre 2007. Premier ministre.
Le Premier ministre Mikhaïl Fradkov,
en poste depuis le 5 mars 2004, présente
sa démission et celle de l’ensemble de
son gouvernement. Le président Poutine
choisit un inconnu, Viktor Zubkov,
65 ans, pour lui succéder. Homme de
confi ance de Vladimir Poutine, chef du
service fédéral de surveillance financière
au ministère des Finances chargé
notamment de la lutte contre le blanchiment
depuis 2001, il a longtemps été
administrateur de sovkhozes avant de
rejoindre Vladimir Poutine en 1990.
Cette désignation s’inscrit dans la
volonté du président Poutine de préparer
l’élection présidentielle à laquelle
il ne peut être candidat. Le nouveau
Premier ministre n’exclut pas de briguer
la magistrature suprême.
Deux femmes font leur entrée dans
le gouvernement à l’occasion du remaniement
qui intervient le 24 septembre :
Tatiana Golikova, 43 ans, économiste,
nommée ministre de la Santé et du Développement
social, et Elvira Nabioullina,
43 ans, ancienne vice-ministre de l’Économie,
nommée ministre du Développement
économique et du Commerce.
Alexeï Koudrine, ministre des Finances,
devient vice-Premier ministre.