28 novembre 2008. Élections législatives. Le Parlement bicaméral roumain est renouvelé tous les 4 ans. Le Sénat compte 143 membres et la Chambre des députés 3 465 députés, les minorités nationales disposant d’un certain nombre de sièges réservés (Roms, Allemands de Roumanie, Juifs, Slovaques et Tchèques, Bulgares, Arméniens, Tatars turco-musulmans, Macédoniens, Serbes, Italiens, Turcs, Ukrainiens, Russes lipovènes, Croates, Grecs, Albanais, Polonais et Ruthènes).
L’élection a lieu au scrutin mixte pour la première fois en lieu et place de la représentation proportionnelle intégrale. Tout candidat individuel ayant obtenu plus de 50 % des suffrages est élu. Les voix des candidats non élus sont ensuite additionnées au niveau national au profit des partis. Un député doit recueillir au moins 70 000 voix et un sénateur 160 000 pour être élu.
Le scrutin s’est déroulé dans 41 circonscriptions.
2 960 candidats étaient en lice : 2 065 pour la Chambre des députés et 895 pour le Sénat.
Les élections sont marquées par un affrontement entre le parti social-démocrate (gauche) et la droite libérale du président Traian Basescu, les libéraux du Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu pouvant arbitrer. Le psd dirigé par Mircea Geoana, allié du Parti conservateur (pc) arrive légèrement en tête avec 33,09 % des suffrages chez les députés et 34,16 % chez les sénateurs devant le parti présidentiel, le Parti démocrate-libéral (32,36 % et 33,57 %). Le Parti national libéral du Premier ministre Calin Popescu-Tariceanu, 56 ans, au pouvoir depuis le 29 décembre 2004, arrive en troisième position avec 18,57 % et 18,74 %. Mais il est l’arbitre de la situation. L’union démocratique des Hongrois de Roumanie se situe au 4e rang avec 6,17 % et 6,39 %.
Concernant l’attribution des sièges, le psd, en dépit de son avance en voix, recueille moins de sièges dans les deux assemblées que le pd-l. Le premier emporte 114 sièges de députés et 49 de sénateurs contre respectivement 115 et 51 pour le pd-l, 65 et 28 pour le pnl, et 22 et 9 pour l’udmr.
L’ancien Premier ministre social-démocrate du 28 décembre 2000 au 21 décembre 2004, Adrian Nastase, qui avait dû abandonner ses fonctions de président du psd et de la Chambre des députés sous les accusations lourdes de corruption, était à nouveau candidat. La corruption semble d’ailleurs bien oubliée dans le débat électoral.
L’abstention a été record avec seulement 39,26 % de votants, le taux le plus faible depuis la chute du régime communiste en 1989.
Le 10 décembre, le président Basescu propose l’économiste libéral-démocrate Theodor Stolojan, 65 ans, au poste de Premier ministre, fonction qu’il avait déjà exercée de 1991 à 1992. Le 14 décembre, les deux partis arrivés en tête, le psd et le pd-l signent un accord intitulé « Partenariat pour la Roumanie » afin de réaliser une coalition gouvernementale. Le lendemain, le candidat pressenti se retire au motif qu’il n’avait pas obtenu de garanties suffisantes des partis de la coalition de centre gauche pour mener à bien sa tâche. Le président propose Emil Boc, 42 ans, président du Parti démocrate- libéral. Celui-ci forme son cabinet pd-l et psd, le 18 décembre. Le pd-l détient l’Économie, les Finances, les Transports, la Défense, le Développement régional, la Culture, les Communications et la Jeunesse et les Sports, son partenaire obtenant les ministères du Travail, de l’Éducation, de la Recherche et de l’Innovation, de l’Administration et de l’Intérieur (Gabriel Oprea) et les Affaires étrangères (Cristian Diaconescu). Le ministère de la Justice est confié à un indépendant. Le psd obtient le poste de vice-Premier ministre pour Dan Nica et celui de président du Sénat pour Mircea Geoana, président du parti. Le 22 décembre, le cabinet est approuvé par le Parlement par 324 voix contre 115.
9 juillet 2008. Audiovisuel. L’amendement à la loi roumaine sur l’audiovisuel contraignant les télévisions et les radios à diffuser à part égale des informations « positives » et « négatives » est déclaré non constitutionnel par la Cour constitutionnelle (décision n° 857).
25 juin 2008. Radiotélévision. Le Sénat vote à l’unanimité l’une des lois les plus controversées depuis 1990. Les télévisions et radios pourraient être contraintes de diffuser 50 % d’informations positives. Le Sénat charge le Conseil national audiovisuel – CSA roumain – de trouver les critères des informations positives, ce que cette institution apprécie peu.
25 novembre 2007. Élections européennes.
Référendum. 35 députés sont
à élire parmi les 551 candidats présentés
par 13 partis et 1 indépendant lors des
premières élections européennes en Roumanie.
Un référendum sur le vote uninominal
a lieu également.
La participation a été particulièrement
faible : 29,5 %. Cela défavorise les partis
populistes. L’opposition sort renforcée,
le Parti démocrate du président Trajan
Basescu arrivant en tête avec 28,8 % et
13 des 35 sièges et devançant les sociauxdémocrates,
héritiers du Parti communiste
avec 23,1 % et 10 élus. Le Parti
national libéral de gouvernement du Premier
ministre Calin Popescu-Tariceanu,
avec 13,4 % et 6 élus, rend fragile la position
du chef du gouvernement. Le petit
Parti libéral démocrate, issu d’une scission
du PNL, crée la surprise en devenant
la quatrième force du pays avec 7,8 % et
3 députés, moins d’un an après sa création
par l’ancien Premier ministre Theodor
Stolojan. 2 sièges vont à l’Union démocratique
des Hongrois de Roumanie
(5,5 %). Il y a 1 élu indépendant (3,4 %).
Le Parti de la Grande Roumanie,
nationaliste, de Vadim Tudor s’effondre
avec 4,2 % ne pouvant prétendre à une
représentation, tout comme le Parti de
la nouvelle génération (4,9 %).
Le même jour avait lieu un référendum
afin d’introduire le système
uninominal. Même si la victoire du
oui est écrasante avec 81,36 %, la trop
faible participation (26 %) empêche que
le résultat soit acquis.
30 décembre 2007. Monarchie. L’ex-roi
Michel de Roumanie, Michel Ier (Mihai),
86 ans, roi du 20 juillet 1927 au 28 juin 1930
et du 6 septembre 1940 au 30 décembre
1947, contraint à l’abdication par les communistes,
désigne sa fille aînée, Margareta,
58 ans, comme « successeur ». Cela
est contraire à la Constitution monarchique
de 1923 qui ne permettait pas
l’accession des femmes au trône.