18 août 2008. Président de la République. La coalition gouvernementale, après cinq mois de tension entre le Parlement et le chef de l’État, amorce une procédure de destitution contre le président Pervez Mucharraf, 65 ans, au pouvoir depuis le 20 juin 2001. Il est accusé de « mauvaise administration » et de « violation de la Constitution ».
Cette procédure s’inscrit dans un climat de violences. C’est ainsi que le 12 août un attentat fait 12 morts à Peshawar. Le lendemain, un attentat-suicide à Lahore fait au moins 8 morts. Un double attentat contre une usine d’armement près d’Islamabad fait 64 tués le 21 août. Il est attribué à Al-Qaïda.
Plutôt que de subir l’humiliation d’une destitution, le président Mucharraf préfère démissionner le 18 août. C’est le président du Sénat, Mohammadmian Soomro, 58 ans, qui assure l’intérim.
Dès le 23 août, Asif Ali Zardari, 53 ans, veuf de Benazir Bhutto assassinée le 27 décembre 2007, chef du Parti du peuple pakistanais (Ppp), se porte candidat.
L’élection se déroule dans un climat très tendu. Le Premier ministre Yousuf Raza Gilani échappe à un attentat dans la banlieue d’Islamabad le 3 septembre 2008.
Asif Ali Zardari est élu. Il ne jouit pas d’une grande popularité, étant considéré comme un personnage corrompu. Il a passé onze années en prison, accusé de corruption (il est surnommé M. 10 %), extorsion de fonds et même de l’assassinat d’un des frères de son épouse. Il n’inspire que peu de confiance à Washington qui a pourtant lâché Pervez Mucharraf. Il est élu par les députés et les membres des assemblées provinciales. Il l’emporte avec plus de 70 % des voix par 481 voix contre 153 à Saeed Uz Zaman Siddiqui, soutenu par le parti de Nawaz Sharif qui a rompu la coalition avec le Ppp, et 44 à Mushahid Hussain, proche de Pervez Mucharraf. Il entre en fonction le 9 septembre.
20 juillet 2007. Cour suprême. Revers
pour le président Musharraf, Iftikhar
Chaudhry, président de la Cour suprême,
qui avait été suspendu de ses fonctions
en mars sur son initiative pour abus de
pouvoir et mauvaise conduite, est réinstallé
dans ses fonctions. Il était devenu
un symbole pour l’opposition.
Trois juges de la Cour suprême,
dont le président réinstallé le 20 juillet,
ordonnent la libération sous caution
de Javed Hashmi, leader du parti de la
Ligue musulmane, de l’ancien Premier
ministre Nawaz Sharif.
Le 27 septembre, la Cour suprême
ordonne la libération d’une centaine
d’opposants arrêtés, selon la police, pour
qu’ils ne troublent pas l’ordre public en
manifestant contre la candidature du
président Musharraf.
Cependant la Cour suprême sait se
montrer objective en rejetant par 6 voix
contre 3 le recours contre la candidature
du général Musharraf à l’élection présidentielle.
Les opposants faisaient valoir
que, arrivé au pouvoir par un coup
d’État en octobre 1999, il n’était pas
éligible pour un second mandat, qu’il
ne pouvait se présenter aux élections
avec son uniforme et que les assemblées
parlementaires élisant le président
devaient être renouvelées avant l’élection
présidentielle. La Cour a rejeté ces
trois arguments.