Janvier 2009. Crise économique, financière et politique. Depuis le 20 janvier, 1 000 à 2 000 personnes manifestent chaque jour devant le Parlement, des violences ayant parfois lieu, ce qui est inhabituel dans ce pays. Ce sont les premiers heurts avec la police depuis soixante ans, lorsqu’en 1949 des Islandais s’étaient opposés à l’adhésion à l’otan.
Finalement, le 23 janvier, le Premier ministre Geir Haarde, décide des élections législatives anticipées pour le 9 mai.
En quelques mois, la couronne a perdu 50 % de sa valeur. Le chômage a grimpé à 5 %, alors qu’il était inexistant. L’inflation atteint plus de 18 %.
L’agence Eueler Hermes, évaluant les risques investisseurs, donne la note D à l’Islande, au même niveau que le Pakistan. L’Islande envisagerait d’adhérer à l’euro.
Le 25 janvier, le ministre du Commerce, Bjorgvin Gudni Sigurdsson, démissionne.
Le 26 janvier le gouvernement du Premier ministre Geir H. Haard, malade, formé du Parti de l’indépendance, centre droit, et du Parti social-démocrate depuis mai 2007, démissionne. Le lendemain, le président Ólafur Ragnar Grímsson, bien absent dans cette crise, demande au chef de l’Alliance social-démocrate, Ingibjörg Sólrún Gísladóttir, malade elle aussi, de prendre en charge la formation d’un gouvernement qui devrait être dirigé par Jóhanna Sigurdardóttir, 66 ans, ministre des Affaires sociales de 1987 à 1994 et depuis mai 2007, très populaire. Deux partis de gauche (social-démocrate et gauche-Verts) concluent un accord pour remplacer la coalition sortante de centre droit, en attendant les élections.
Le 1er février, Jóhanna Sigurdardóttir prête serment comme Premier ministre, Össur Skarphédinsson devenant ministre des Affaires étrangères et Steingrímur J. Sigfússon ministre des Finances.
Le 27 février, David Oddsson, 61 ans, gouverneur de la Banque centrale de l’île est enfin destitué. Cet ancien maire de Reykjavik puis Premier ministre n’avait pas accepté d’abandonner ses fonctions. C’est lui qui avait libéralisé l’économie et privatisé les banques en 2001, qu’il a fallu renationaliser en catastrophe en octobre 2008. Il aura fallu une loi pour le contraindre à partir. Celle-ci, réformant la Banque centrale, est adoptée le 26 février. Le successeur est un économiste norvégien, Svein Harald Oeygard.
La principale banque d’investissement, Straumur Burdaras, met fin à ses activités faute de liquidités suffisantes, et l’État prend le contrôle de ses actifs le 9 mars.
Des élections auront lieu le 9 mai.
28 juin 2008. Élection présidentielle. L’élection présidentielle, prévue le 28 juin, n’aura pas lieu en Islande. En effet, selon des dispositions qu’on trouve également en Irlande, lorsque aucun candidat ne se présente contre le chef de l’État en place et si lui-même a fait acte de candidature, il n’y a pas lieu d’organiser une élection. Le président de la République Olafur Ragnar Grimsson étant candidat, aucune autre candidature n’a été déposée avant le 23 mai, date limite du dépôt. Dans ce pays, il faut noter que la tradition veut qu’aucun candidat ne se présente contre le président en exercice qui sollicite un nouveau mandat.
L’actuel chef de l’État a été élu la première fois le 29 juin 1996, puis reconduit dans ses fonctions en 2000 sans qu’un scrutin soit organisé. En 2004, en revanche, il avait dû affronter deux candidats et avait été réélu.
Olafur Ragnar Grimsson est le troisième chef d’État islandais, après Asgeir Asgeirsson et Vigdis Finnbogadottir, à être élu pour un quatrième mandat qu’il entamera officiellement le 1er août prochain.