12 mai. La victoire du « oui » au référendum
européen ne dispensera « pas
la France de s’engager dans la voie de
la modernité… L’Europe est la plus
formidable occasion de réveiller la
France », déclare M. Sarkozy, président
de l’UMP, au palais des Sports
de Paris.
16 mai. L’assemblée des évêques de
France estime que la loi de 1905 est
« l’expression d’un équilibre satisfaisant
des relations entre l’État et les
organisations religieuses ».
17 mai. Le tribunal correctionnel de
Nanterre (Hauts-de-Seine) condamne
M. Aïssa Dermouche, préfet du Jura,
à verser un euro à son ex-épouse pour
« abandon de famille ».
22 mai. M. Sarkozy renonce à participer
au journal télévisé de TF1.
25 mai. Au meeting de Nice, M. Sarkozy,
songeant à M. de Villepin, affirme :
« Ceux qui ont le droit de parler au
nom de la France, ce sont ceux qui ont
connu une fois dans leur vie le suffrage
universel et réussi à reconquérir
sa confiance. »
26 mai. Sur France 3, M. Sarkozy met un
terme aux rumeurs concernant son
couple : « Comme des millions de
familles, la mienne a connu des difficultés.
Ces difficultés nous sommes
en train de les surmonter. »
30 mai. M. Fabius, intervenant sur TF1,
met en cause la légitimité du président
de la République et se déclare
« disponible » pour préparer l’alternance.
31 mai. La nomination de MM. de Villepin
et Sarkozy au gouvernement
ou « l’opéra bouffe » selon M. Bayrou.
2 juin. Le cumul des fonctions gouvernementale
et partisane de M. Sarkozy
pose, selon M. Ayrault (S)
« un problème d’éthique républicaine ».
4 juin. M. Fabius est exclu de la direction
du PS.
6 juin. M. Sarkozy démet de ses fonctions
M. Dubois, conseiller auprès
du préfet de police de Paris, accusé
d’avoir nourri des rumeurs sur son
couple.
10 juin. Le TGI de Nanterre s’oppose au
mariage de transsexuels.
12 juin. Le président Chirac accueille, à
Villacoublay, Florence Aubenas au
terme de 157 jours de captivité en
Irak, partagée avec son guide, Hussein
Hanoun.
14 juin. Mme Mitterrand met en vente la
cave de l’ancien président.
M. de Robien, ministre de l’Éducation
nationale, est suspendu des instances
exécutives de l’UDF.
16 juin. Le Premier ministre renonce à
modifier les circonscriptions électorales
de l’Assemblée nationale ou le
bicamérisme inversé.
M. Dupont-Aignan, député UMP,
partisan du « non » au référendum
européen, met en cause le chef de
l’État qui « doit se soumettre ou se
démettre, comme Mac-Mahon après
le 16 mai 1877 ».
L’écrivaine algérienne Mme Assia
Djebar est élue à l’Académie française
au fauteuil du doyen Vedel.
19 juin. Les Verts ne prononcent pas de
sanction à l’égard de ceux qui ont
fait campagne pour le « non » au référendum
européen.
20 juin. Après la mort d’un enfant à
La Courneuve (Seine-Saint-Denis),
M. Sarkozy promet de « nettoyer au
Kärcher » la cité concernée.
21 juin. M. Breton, ministre de l’Économie
et des Finances, affirme que « la
France vit au-dessus de ses moyens »,
après avoir « accumulé des déficits
considérables depuis vingt-cinq ans ».
Il exhorte les Français à « travailler
davantage » pour financer leur « modèle
social ».
22 juin. Un rapport du Conseil économique
et social préconise l’élection
des conseillers communautaires, au
suffrage universel direct.
Le gouvernement condamne, par
la bouche de M. Mékachéra, le
projet de la municipalité de Marignane
(Bouches-du-Rhône) d’inaugurer
une stèle à la mémoire d’anciens
membres de l’OAS.
M. Sarkozy met en cause le magistrat
qui a fait bénéficier d’une libération
conditionnelle l’auteur présumé d’un
assassinat : « Le juge doit payer pour
sa faute. »
29 juin. M. Ayrault (S) estime sur Public-
Sénat que « nous sommes arrivés au
bout du système de la Ve République
qui s’est aggravé avec le quinquennat »… La logique des institutions…
aurait été que « le président se
démette. Il a préféré se soumettre. Il
s’est soumis à la loi de l’UMP et de
M. Sarkozy ».
1er juillet. En déplacement au Havre
(Seine-Maritime), M. de Villepin se
déclare hostile à la discrimination
positive et favorable à l’égalité des
chances.
2 juillet. M. Lafleur perd la présidence du
Rassemblement-UMP à Nouméa.
M. Frogier lui succède.
5 juillet. M. Morin, président du groupe
UDF à l’Assemblée nationale, estime
que le chef de l’État aurait dû « passer
la main » après le référendum
du 29 mai. Il considère, par ailleurs,
qu’il faudra « une politique de rupture
totale » avec « une nouvelle équipe
adoubée par le suffrage universel ».
Nonobstant l’arrêté préfectoral, une
stèle en hommage à l’OAS est scellée
près de l’entrée du cimetière de
Marignane (Bouches-du-Rhône).
12 juillet. Pour la première fois, la Cour
de justice européenne de Luxembourg
condamne la France, à propos
du contrôle des pêches, à une amende
assortie d’astreintes.
14 juillet. Un hommage est rendu au
sein de l’Union européenne aux
victimes des attentats terroristes
perpétrés à Londres, le 7 juillet.
MM. Chirac et de Villepin, accompagnés
de leur épouse, y participent
dans les jardins de l’Élysée.
Le journal Le Monde met en cause
le président Poncelet à propos d’investissements
dans une banque américaine
auxquels il aurait procédé.
25 juillet. M. Millon, ancien ministre
de la Défense et ancien président
du conseil régional de Rhône-Alpes,
est condamné à rembourser plus de
320000 € à la région pour son logement
de fonction et son personnel
de maison ; le TA de Lyon ayant
rejeté les requêtes en annulation
contre les titres exécutoires émis à
son encontre.
27 juillet. Au cours de sa conférence
de presse mensuelle, M. de Villepin
en appelle au « patriotisme économique
» en vue de sauvegarder les
entreprises nationales.
28 juillet. À propos de la responsabilité des magistrats, M. Sarkozy, dans un
entretien au Dalloz, indique que
la réforme du CSM est le « passage
obligé », concernant sa composition
et ses modalités de saisine.
18 août. En perspective du prochain
congrès du PS au Mans, M. Rocard
évoque la scission, dans un entretien
au Nouvel Observateur : « Cette fois,
il faut trancher […] entre pseudomarxistes
et vrais réformistes. »
26 août. À l’université d’été du
Front national réunie à Bordeaux,
M. Le Pen, candidat déclaré à l’élection
présidentielle, craignant de ne
pas atteindre le seuil des 500 parrainages,
déclare : « Il faut que les maires
appliquent avec impartialité la mission
civique qui leur est impartie. »
1er septembre. À l’occasion de sa conférence
de presse, M. de Villepin présente
son plan « pour une croissance
sociale, avancer ensemble ».
4 septembre. À La Baule (Loire-Atlantique),
où l’UMP tient son université
d’été, M. Sarkozy préconise une
« stratégie de rupture avec les trente
dernières années ».
10 septembre. Accueilli par un jet d’oeuf,
M. Fabius se rend à la fête de
L’Humanité au parc de La Courneuve
(Seine-Saint-Denis).
11 septembre. M. de Villiers (président
du MPF) se déclare candidat à l’élection
présidentielle pour s’opposer
à « l’islamisation progressive de la
société française ».
15 septembre. M. Hortefeux, ministre
délégué aux Collectivités territoriales,
estime que le président Debré
souffre de « psittacisme » en raison
de ses critiques renouvelées contre
M. Sarkozy.
17 septembre. Dans un entretien au
Figaro Magazine, M. Baroin, songeant
à Mayotte, s’interroge sur le
point de savoir « s’il faudrait envisager
» la remise en question du droit
du sol pour l’accession à la nationalité
française « dans certaines collectivités
d’outre-mer ».
M. Gaymard rembourse à l’État
58 894 € correspondant aux frais
d’aménagement de l’appartement de
fonction à l’origine de sa démission
du gouvernement.
19 septembre. Devant l’Académie des
sciences morales et politiques, M. Sarkozy
estime que la loi sur la laïcité
de 1905 […] « adoptée dans un climat
de combat […] est devenue un texte
d’apaisement ». Il juge cependant
nécessaire de « réfléchir aux diverses
modalités d’adaptation » du texte.
Le président Debré, dans un entretien
à Libération, considère, à propos
de M. Sarkozy, qu’« on ne peut
être ministre le jour et gêner le soir
l’action du gouvernement auquel on
appartient ».
21 septembre. Aux journées parlementaires
de l’UDF réunies à Tassy
(Marne), M. Bayrou affirme : « Il va
falloir apprendre à compter jusqu’à
trois : il y a la gauche, il y a la droite
et il y a le centre. » À propos du
terme « rupture » qu’il avait employé
à Giens (Var), le 30 août, à l’université
de son parti : « On ne peut être
deux à l’utiliser. Moi, je préconise
une rupture de la pratique politique.
Sarkozy, lui, veut rompre avec le
modèle français. »
22 septembre. Dans un entretien accordé
à Paris-Match, Mme Ségolène Royal
(S) évoque sa candidature à la prochaine
élection présidentielle.
23 septembre. La petite-fille de M. Papon,
nom qu’elle ne porte pas au demeurant,
recrutée début septembre au cabinet de M. Mékachéra, est licenciée
à la suite d’interventions d’associations
d’anciens déportés. Le
médiateur de la République proteste,
et Me Klarsfeld considère qu’il s’agit
« d’un cas de discrimination pure
et simple ».
29 septembre. « Nul n’est propriétaire
[…] d’une candidature à la candidature
», énonce M. Sarkozy à Saint-
Denis-de-La-Réunion. Et d’ajouter :
« Je voudrais m’inscrire dans la tradition
de Jacques Chirac qui connaît
et apprécie l’outre-mer. »
Pour la première fois, M. de Villepin
dépasse M. Sarkozy dans l’enquête
d’opinion Sofres-Figaro Magazine.
La préfecture d’Ajaccio est atteinte
par un tir de roquette.
30 septembre. La cour d’appel de Paris
se prononce en faveur de M. Tapie,
au terme d’un litige de 15 ans contre
le Crédit Lyonnais relatif à la cession
d’Adidas.
14 octobre. Pour la première fois, un
Premier ministre, M. de Villepin, se
rend au congrès de l’Union syndicale
des magistrats à Paris.
Sur Europe 1, celui-ci affirme que
l’élection présidentielle est « une
rencontre entre un homme et un
peuple ».
15 octobre. M. Dupont-Aignan, député
(UMP), annonce sa candidature à
l’élection présidentielle.
17 octobre. La ministre de la Défense suspend
le général Poncet, ancien commandant
de l’opération « Licorne »
en Côte-d’Ivoire, après le décès suspect
d’un Ivoirien.
21 octobre. M. Sarkozy crée une commission
de réflexion à propos de la
loi de 1905 sur la laïcité. Il en confie
la présidence à notre collègue, Jean-
Pierre Machelon.
24 octobre. Dans un entretien au Monde,
M. Sarkozy se prononce en faveur du
droit de vote des immigrés aux élections
municipales.
25 octobre. À Argenteuil (Val-d’Oise),
M. Sarkozy qualifie de « racaille » les
délinquants de banlieues sensibles.
27 octobre. Des émeutes urbaines éclatent
à Clichy-sous-Bois (Seine-
Saint-Denis). Elles s’étendront à de
nombreuses villes et dureront trois
semaines.
2 novembre. Le général Poncet et son
adjoint, le général de Malaussène,
se voient infliger un « blâme du
ministre » et sont relevés de leur
commandement.
9 novembre. Au procès des écoutes de
l’Élysée, le tribunal correctionnel
de Paris condamne M. Ménage,
ancien directeur de cabinet du président
Mitterrand, et M. Prouteau,
ancien chef de la cellule chargée des
écoutes.
19 novembre. Le congrès du PS au Mans
s’achève par la synthèse entre les différentes
motions. M. Hollande sera
réélu premier secrétaire, une semaine
après.
20 novembre. M. Sarkozy déclare à des
adhérents de l’UMP à Paris : « Notre
système est à bout de souffle… Rarement
je n’ai ressenti un décalage
aussi profond entre le pays virtuel, tel
qu’il est décrit à longueur d’articles,
et le pays réel. »
26 novembre. Un Conseil représentatif des associations noires (CRAN) est
créé à Paris.
29 novembre. La proposition de loi du
groupe socialiste tendant à abroger
l’article 4 de la loi du 23 février 2005
relatif au « rôle positif » de la colonisation
française est rejetée par
l’Assemblée nationale.
1er décembre. La cour d’assises d’appel
de Paris acquitte les derniers accusés
du « procès d’Outreau ». « Un
outrage, des Outreau », opine Le
Canard enchaîné.
2 décembre. À propos de l’absence d’une
commémoration officielle du bicentenaire
de la victoire d’Austerlitz,
M. de Villepin déclare : « J’assume
toute l’histoire de notre pays. »
4 décembre. Mme Arlette Laguiller
(LCR) annonce qu’elle sera à nouveau
candidate à l’élection présidentielle,
pour la 6e fois depuis 1974, à
l’opposé de M. Noël Mamère, qui,
parmi les Verts, renonce à se présenter.
5-11 décembre. Plus de 60 000 personnes
prennent part à la deuxième « votation
citoyenne » sur le droit de vote
des étrangers dans plus de 120 villes
métropolitaines : 91,2 % des participants
s’y déclarent favorables.
7 décembre. M. Sarkozy renonce à se
rendre en Martinique, après le refus
de M. Césaire de le recevoir, à propos
du passé colonial de la France.
8 décembre. Sur France Inter, M. de
Villepin énonce que « ce n’est pas au
Parlement d’écrire l’histoire », à propos
de la mémoire coloniale.
M. Tapie est condamné à 8 mois de
prison ferme pour fraude fiscale. La
peine est cependant confondue avec
ses précédentes condamnations.
9 décembre. Le chef de l’État confie au
président Debré le soin de « constituer
une mission pluraliste pour évaluer
l’action du Parlement dans les
domaines de la mémoire et de l’histoire
».
10 décembre. M. Borloo devient coprésident
du Parti radical, avec
M. Rossinot.
11 décembre. Dans un sondage publié
par Le Journal du dimanche, 1%
des personnes se prononce pour
un nouveau mandat du président
Chirac.
12 décembre. Dans un texte intitulé
« Liberté pour l’histoire », 19 historiens
signent une pétition contre « la
vérité officielle » et demandent
« l’abrogation de dispositions législatives
indignes d’un régime démocratique
».
13 décembre. Dans un entretien accordé
au Parisien, le chef de l’État se
déclare favorable à la création d’un
« jour du souvenir pour les descendants
des esclaves ».
Le Parlement européen lève l’immunité
de M. Gollnish (FN) qui avait
mis en cause les chambres à gaz lors
de la Seconde Guerre mondiale.
14 décembre. M. Marchiani, préfet,
ancien conseiller de M. Pasqua, est
condamné pour trafic d’influence
par le tribunal correctionnel de Paris
à la prison ferme.
Le rapport Pébereau estime que la
dette de la France a atteint 66 % du
PIB, soit un peu moins de 1 100 milliards
d’euros.
15 décembre. L’abrogation de l’article 4
de la loi du 23 février 2005 précitée
permet à la gauche tout entière, du
PRG à la LCR, de se retrouver à la
Mutualité à Paris.
19 décembre. M. de Robien, ministre de
l’Éducation, se prononce pour « des
permanences de la justice et de la police » au sein des établissements
scolaires.
20 décembre. M. Juppé, son inéligibilité
terminée, se réinscrit sur les listes
électorales à Bordeaux.
22 décembre. L’humoriste Dieudonné
se déclare candidat à l’élection présidentielle.
Selon une enquête BVA publiée dans
L’Express, un Français sur trois
déclare souhaiter que le chef de l’État
démissionne afin de provoquer une
élection présidentielle anticipée.
25 décembre. Le journal Le Monde
indique que M. Sarkozy a confié une
mission d’étude sur « la loi, l’histoire
et le devoir de mémoire » à
Me Arno Klarsfeld.