Els WITTE

La question linguistique en Belgique dans une perspective historique

Pouvoirs n°136 - La Belgique - janvier 2011 - p.37-50

La Belgique est un excellent laboratoire d’analyse socio-linguistique. À partir du XIXe siècle, le français n’est pas seulement la langue parlée en Wallonie, c’est aussi la langue de l’élite belge. Les fondateurs de l’État belge en font la langue dominante dans la vie publique belge et le néerlandais, parlé en Flandre, devient une langue au statut social inférieur. Toute forme d’équivalence des deux langues est rejetée. La stratégie du Mouvement flamand consiste alors dans un premier temps à obtenir des lois destinées à la protection de leur langue en Flandre. Les francophones refusant le bilinguisme pur et simple, le principe selon lequel la territorialité devient l’alternative pour les deux communautés est accepté en 1932. Les néerlandophones veulent donc se retrancher derrière des frontières sûres. Mais dans les communes des zones frontalières où les locuteurs de la langue « de prestige » sont en forte concentration, ceux-ci exigent des droits linguistiques. Dans la capitale, lieu de rencontre des deux communautés mais où les néerlandopnones forment une minorité, la lutte pour une place équivalente se fait également sentir. Jusqu’à ce jour, les stratégies des deux communautés restent divergentes.

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